Le développement agricole de l’Afrique a toujours été proclamé comme étant une priorité, mais il est frappant de constater que, dans les faits, il a été négligé par des gouvernants essentiellement soucieux de nourrir à bas prix les populations urbaines par des importations. Or, nous avons constaté en 2008 que les marchés céréaliers dysfonctionnent dès qu’il y a risque de pénurie, chaque pays exportateur bloquant ses exportations pour assurer sa propre autosuffisance. L’Afrique doit en tirer des conclusions : elle ne peut plus faire confiance aux marchés mondiaux pour garantir durablement sa sécurité alimentaire. De plus, ce constat s’inscrit dans un contexte où le réchauffement climatique va fragiliser cette agriculture, tout particulièrement au Sahel, où l’accroissement de population sera le plus important.