L’idée que l’Afrique doit bénéficier d’une soi-disant « révolution verte » qu’elle aurait ratée dans les années 60 a fait du chemin depuis la déclaration en 2004 de Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, en faveur d’une « révolution verte authentiquement africaine ». Approuvé en 2003 par l’Union Africaine au travers du NEPAD (New Partnership for Africa’s Development), le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) avait déjà lancé le processus en fixant un objectif de croissance du secteur agricole de 6% par an et une augmentation de l’investissement public dans l’agriculture pour qu’il atteigne annuellement 10% des budgets nationaux. Des objectifs louables mais dont la mise en oeuvre repose de nouveau sur les dogmes productivistes de la révolution verte financée par la Fondation Rockfeller dans les années 60, affirmant que « les semences améliorées sont les catalyseurs qui mettent en marche le moteur de la révolution verte et les engrais minéraux le carburant qui le fait fonctionner ».