La piste bordée de pierres traverse un paysage aride. Autour de Betta, à une soixantaine de kilomètres au nord de Ouagadougou, les rares arbustes semblent en sursis, assoiffés et ternis par la poussière. Ici, à la lisière du Sahel, le déboisement (pour les besoins en combustible), l’élevage extensif et le défrichement par les feux de brousse ont accéléré la désertification et l’érosion de sols, soumis à des pluies plus rares mais plus violentes.
C’est pourtant là qu’une ferme école a été installée par une association locale pour enseigner l’agroécologie. « On a choisi délibérément des terres très dégradées pour montrer aux paysans que, quand on aménage bien son terrain, ça pousse, raconte Ablacé Compaoré, le coordinateur de l’AIDMR (Association interzone pour le développement en milieu rural). Au début, les gens se moquaient de nous parce qu’on essayait de cultiver des aubergines. Aujourd’hui, ils viennent chercher nos légumes ! »