The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "71 : Jeunesses rurales africaines : contours, aspirations et perspectives", publiée le 11 janvier 2016.

Jeunesse rurale africaine : deux regards à 35 ans de distance

Loic Barbedette

JeunesAnalyse, synthèse

Cet article s’appuie sur des témoignages recueillis dans les années 1970 et 2010 en Afrique de l’Ouest et du Centre auprès de la jeunesse rurale. Il permet à la fois d’interroger les invariants de la « problématique jeunes » et de mettre en lumière ce qui a changé en 35 ans.

Il faut garder à l’esprit que « les adultes d’aujourd’hui sont les jeunes d’ hier; les jeunes d’aujourd’hui sont les adultes de demain ». Hamidou Ganamé s’exprime en 2012 en tant qu’adulte, père de 10 enfants, secrétaire général de son organisation au Yatenga (Burkina Faso). C’était un « jeune » quand je travaillais entre 1971 et 1983 sur la question de la jeunesse et recueillais des « paroles de jeunes ».
En comparant les matériaux réunis par le Grad entre 2009 et 2014 et sélectionnés par Bernard J. Lecomte (32 entretiens dans 6 pays d’Afrique de l’ouest et en France, et 11 publications), en vue d’une publication conjointe avec le Réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de l’Ouest (Roppa), et par moi-même entre 1971 et 1983 on dispose d’éléments intéressants pour repérer quels sont les invariants de la « problématique jeunes » et ce qui a changé en 35 ans.

Une définition « en creux » de la jeunesse. On rencontre toujours la même difficulté à définir ce qu’est la « jeunesse » : le critère de l’âge n’est pas pertinent. Hier comme aujourd’hui, le « jeune » se définit négativement. C’est celui qui n’est pas encore reconnu comme ayant droit à la décision parce qu’il « n’est pas » marié, il « n’a pas » d’enfants ou plus crûment parce que son père « n’est pas » mort. De ce fait il « n’a pas » de droits sur les terres ou les troupeaux. Tant qu’il « n’est pas » chef d’exploitation il n’a pas accès aux vraies responsabilités ; le jeune est exclu des lieux de décision.

« Généralement les avis des jeunes ne sont pas pris en compte et, en réunion, les adultes et les vieux les remettent en cause. Cela ne motive pas et finalement si tu es jeune, tu n’as plus envie d’assister à ces rencontres » (Idé Moumouni, cadre de la plateforme paysanne du Niger Niamey)

Les adultes ont globalement les mêmes préjugés sur les jeunes qu’autrefois : ils les jugent plus superficiels qu’eux et « avides d’argent ». Ces adultes d’aujourd’hui oublient que leurs parents disaient la même chose d’eux quand ils étaient jeunes.

La jeunesse : une condition toujours difficile à vivre. Hier comme aujourd’hui, les jeunes vivent une situation d’inconfort du fait de leur dépendance et de leur difficulté à se faire reconnaître socialement. Cet état d’inconfort provoque chez le jeune deux mouvements qui étaient déjà présents il y a 35 ans : l’aspiration au départ ainsi que la soif de communiquer avec cependant une difficulté à se faire entendre et « reconnaître ».

« Je ne rêve pas de rester à Diouroup. Peut-être, si j’ai des moyens, si je réussis et que je suis infirmière, je rêve d’ être ailleurs. Le village est un peu dur, c’est pourquoi je ne veux pas rester ici » (Marie Faye, élève, Diouroup, Sénégal).

Aujourd’hui, comme il y a 35 ans, le départ n’est pas irréversible et le principal obstacle psychologique au retour semble être la « honte » de ne pas avoir réussi ailleurs. Ce départ, qui caractérise de plus en plus de jeunes, marque profondément les sociétés. Mamadou Goïta relève ainsi qu’au Mali, « les jeunes ruraux existent, mais la proportion est extrêmement faible, si l’on parle des jeunes nés en milieu rural, qui ont grandi au village et continuent à y exercer des métiers ruraux ». La plupart des jeunes passent en effet une grande partie de leur temps dans les centres urbains.
Il y a toujours un problème de communication entre générations car chacune a ses propres références culturelles et ses valeurs spécifiques. On retrouve dans le « langage des jeunes » d’aujourd’hui des vecteurs identiques à ceux du passé (la musique, le sport), mais aussi des vecteurs nouveaux — faiblement évoqués dans les entretiens de 2012 comme Internet. Les jeunes ne parlent pas dans ces entretiens du cinéma alors que l’on en parlait beaucoup il y a 35 ans; ils ne parlent pas non plus des « bals ». Par contre, la radio exerce toujours un vif attrait.

Les déterminants invariables de l’inconfortable « état de jeunesse ». Le « problème des jeunes » — si toutefois il y en a réellement un — semble avant tout un problème de relation avec les anciens, ou un problème de désespérance. Les deux existent, et peuvent s’inscrire dans des drames personnels. Mais derrière ces drames personnels, les questions structurelles qui se posent et déterminent les destins particuliers de chacun sur les différents espaces et aux différentes époques sont de deux natures.
La construction de l’identité sociale et personnelle est une question psychologique qui concerne chaque être humain. L’état de jeunesse est le moment de la vie où cette construction est la plus ouverte (on ne sait pas encore qui l’on est — on le pressent seulement, mais avec de grands risques d’erreurs; l’image de soi qui nous est renvoyée par la société est transitoire). Mais cette construction est sans doute aussi à la fois la plus difficile à vivre puisque l’incertitude est très grande, et la plus enthousiasmante, puisque toutes les « chances » sont possibles.
Il est certain que la « transmission » de repères joue un rôle dans cette construction identitaire. On va justement y revenir, car c’est ici qu’il y a une différence entre la situation passée, où la jeunesse avait pour se construire à se battre avec des repères qui ne se discutaient pas mais qui étaient là, alors qu’aujourd’hui, on le verra, la situation est bien différente car les repères se sont dissous.
La seconde question constante — de nature socio-politique — qui se joue autour de la jeunesse est celle de la reproduction sociale. Le fond de la question du « pouvoir » est là, car sa première fonction dans les sociétés traditionnelles est d’assurer cette reproduction. Claudette Savonnet-Guyot rappelait que les trois fondements de l’exercice du pouvoir traditionnel africain pour assurer cette reproduction étaient le contrôle du grain (les greniers), de la terre (le foncier) et des femmes (les échanges matrimoniaux). Ce pouvoir était monopolisé par les anciens et subi par les jeunes : les points de tensions entre les deux groupes sont bien autour de ce triple contrôle. L’État moderne a voulu reprendre ce pouvoir aux chefs traditionnels, mais les tensions se déplacent alors entre les jeunes et l’État — ou plus exactement les élites étatiques ou para-étatiques.
La question se joue autour de la jeunesse parce que c’est elle qui est appelée à pérenniser le système social, mais ce n’est pas à proprement parler une « question de la jeunesse » : c’est une question politique qui concerne toute la société. Cependant ici encore, on peut voir que les données du problème tendent à changer depuis 35 ans.

Des changements radicaux depuis 35 ans. Les matériaux recueillis par le Grad témoignent de changement dans la situation des jeunes et des anciens. Ils donnent à voir des jeunes qui « sont au courant de tout » parce qu’ils ont voyagé, « font beaucoup de choses et arrivent à changer les choses » : c’était déjà le cas dans les premiers groupements de jeunes des années 70, mais ils le faisaient sur des espaces marginaux que leurs concédaient, non sans résistance, les anciens (le périmètre maraîcher, le champ collectif, le « groupement de jeunes » — ou de femmes), tandis que cette fois c’est au sein de l’exploitation familiale ou de la coopérative qu’ils prennent des responsabilités et « font bouger les choses ». Les anciens non seulement les laissent faire, mais leur cèdent la place. Ils sont conscients « qu’ils ne peuvent plus tout régler » et que « s’ils n’arrivent pas à responsabiliser les jeunes, cela ne marche pas ».
Un tel tableau semble absolument inconcevable il y a 35 ans, même s’il n’est certes pas généralisable : on peut remarquer dans l’échantillon d’entretiens recueillis par le Grad que tous les propos tenus ne vont pas dans le même sens, et que par exemple Idé Moumouni décrit au Niger certains rapports sociaux — par exemple en matière de prise de décision — plus proches de ceux observables il y a 35 ans.
Les changements concernent à la fois les attitudes etcomportements des adultes et des jeunes. Les adultes ne sont plus comme avant opposés au départ de leurs enfants, et parfois ils s’opposent à leur retour au village. Ils consultent les jeunes, leurs donnent une place qu’ils n’avaient pas autrefois. Leurs valeurs ont également changé. L’argent notamment a pris une place centrale. À ce titre, Maïmouna Sow, animatrice de la Fédération des associations paysannes de la région de Louga (Sénégal), s’interrogeait : « Est-ce que ce sont les jeunes qui sont réellement avides d’argent ou bien est-ce que ce sont leurs parents qui leur mettent la pression pour qu’ils ramènent de l’argent le plus vite possible ? ».

« Si on prend une famille d’ éleveurs de dix personnes, un seul jeune actuellement s’occupe du troupeau. Les autres soit vont à l’ école, soit « se débrouillent » en exode ou en ville. Lui est “ le sacrifié”, alors qu’autrefois c’ était “ l’intendant”, le plus responsable, le plus respecté » (Hamidou Tiemogo, communicateur, APESS, Burkina Faso).

Du côté des jeunes, certains d’entre eux pensent que l’on peut réussir à la campagne et s’y installent. Ils semblent avoir trouvé une nouvelle assurance devant les adultes et sont conscients d’avoir acquis une nouvelle crédibilité.
Quelle est donc la « nouvelle donne » qui a modifié les attitudes et comportements des uns et des autres ainsi que la configuration de leurs rapports ?

L’affaiblissement des « pères ». Le contexte a bien sûr changé. Je ne vais pas développer cet aspect parce qu’on le connaît : les jeunes interrogés dans les années 70 n’avaient pas encore connu la libéralisation politique et économique, les ajustements structurels, la globalisation; les tensions foncières n’étaient pas aussi fortes. Internet n’existait pas, ni les téléphones portables; la télévision était balbutiante et exclusivement urbaine. On s’éclairait avec des lampes à pétrole. On pouvait faire l’aventure vers l’Europe sans être « clandestin ». Le VIH/SIDA n’a commencé à faire des ravages qu’à partir de 1983.
Mais surtout, la société des pères s’est affaiblie. Des témoignages révèlent qu’à un certain âge la personne se retire et dit : « je ne peux plus, il faut prendre un jeune ».

« De plus en plus les jeunes ont du pouvoir parce qu’aujourd’ hui un chef de famille s’il n’arrive pas à responsabiliser les jeunes ça ne marche pas. Les anciens ne travaillent plus beaucoup comme avant. Le chef de famille est conscient qu’il ne peut plus tout régler. » (Bakary Diarra, paysan, CRC Sikasso, Mali).

À quoi renvoie ce « je ne peux plus », cet aveu d’impuissance? À mon sens avant tout à l’incapacité dans laquelle se sont trouvés un moment donné les chefs de famille d’assurer la subsistance de la famille à partir des greniers, c’est à dire des champs ou des troupeaux familiaux dont ils avaient le contrôle. À partir de ce moment, les stratégies des exploitations familiales ont dû être redéfinies et les équilibres n’ont pu être rétablis qu’en diversifiant et en compensant les apports agro-pastoraux devenus insuffisants par des apports extra-agricoles (activités non agricoles ou apports des migrants). Les raisons de ce basculement sont à rechercher simultanément du coté de la production (baisse de la fertilité et des rendements, baisse des cours des produits de rente) et de la consommation familiale (modification des modèles de consommation, augmentation des dépenses monétaires).

Aujourd’hui, il est rarissime de rencontrer une exploitation familiale qui vit de ses seules activités agro-pastorales. L’exploitation familiale a fait une fois de plus la démonstration de son étonnante plasticité pour s’adapter aux nouvelles contraintes, mais les chefs de famille sont alors devenus « dépendants » des activités de leurs épouses et de leurs enfants : c’est un bouleversement fondamental.
Si l’on analyse plus précisément l’évolution récente, on constate que les trois piliers du pouvoir des anciens mis en évidence par Claudette Savonnet-Guyot sont aujourd’hui altérés. Le pouvoir sur le « grain » est perdu à partir du moment où le champ collectif familial — qui approvisionne le grenier dont le chef de famille connaissait seul le contenu et dont il détenait la clé — n’est plus la source principale d’approvisionnement de la famille. Le pouvoir sur les « femmes » s’affaiblit à partir du moment où la dot n’est plus négociée et payée par le père et que les jeunes garçons disposent de ressources propres pour s’en acquitter. L’affaiblissement du pouvoir sur les « terres » demeure moins net : si pour le moment, les normes traditionnelles liées au foncier demeurent prégnantes, la modernisation du droit foncier (distribution de titres fonciers) va accentuer une marchandisation des terres dont le contrôle risque d’échapper totalement aux familles rurales.

Et si le « problème » actuel était du coté des adultes ? « Les anciens ne travaillent plus beaucoup comme avant » disait Bakary Diarra, parlant des agriculteurs. Cela m’évoque un constat identique que l’on peut faire chez les éleveurs : combien de fois ai-je entendu des éleveurs dire : « l’élevage, c’est fini ». On assiste ainsi à une forme (ou au moins une tentation) de démission chez les anciens, comme si « ils n’y croyaient plus ».
Un autre témoignage frappant parmi les entretiens réunis par Bernard est celui d’Hamidou Ganamé (Fédération nationale des groupements Naam) au Burkina Faso. Se plaçant comme témoin, il adresse à la jeunesse ce conseil : « Ne faites pas comme moi ». Cette déclaration absolument impensable il y a 35 ans dans la bouche d’un adulte traduit le changement le plus profond qui s’est opéré dans le rapport adultes/ jeunes en l’espace d’une génération.
Quand j’analysais en 1979 les « itinéraires sociaux de jeunes migrants vivant en milieu péri-urbain », je parlais à propos de ces jeunes « d’exclusion de la société des pères ». Cette formule me paraît aujourd’hui dépassée, il faudrait plutôt parler de « société sans pères ». La crise ne serait-elle pas aujourd’hui du coté des adultes ? Il y a donc bien une nouvelle donne qui est apparue en l’espace d’une génération. Elle était en germe dans la génération précédente, celle des adultes d’aujourd’hui qui ont eu à affronter le mur de la résistance des anciens. Trente cinq ans plus tard, cette révolution paraît en grande partie faite.
On assiste à une sorte d’inversion du rapport à l’avenir. Alors que le rapport à l’avenir des adultes d’autrefois était modélisé par le passé et que leurs efforts tendaient à garantir sa reproduction, le rapport à l’avenir des adultes d’aujourd’hui n’a plus d’ancrage ; ils sont de ce fait assez désorientés et vraisemblablement plus désespérés que les jeunes d’aujourd’hui. Ces derniers par contre sont en grande partie libérés de la pression du passé, alors que les jeunes d’hier en ont fortement souffert. Peut-être ont-ils plus de « chances » que leurs aînés ? Ils semblent d’une certaine façon en tout cas, au travers des entretiens rassemblés par le Grad, plus sereins qu’eux devant l’avenir.

Loïc Barbedette (loic.barbedette@wanadoo.fr) est sociologue. Il accompagne différentes organisations paysannes dans leurs travaux d’appui et de conseil à l’exploitation familiale. Cet article a originellement été écrit dans une version plus longue, qui est disponible sur le site d’Inter-réseaux. Il se fonde sur :
– les matériaux réunis par le Grad entre 2009 et 2014 et sélectionnés par Bernard J. Lecomte, pour une publication avec le Roppa intitulée « À l’écoute de jeunes ruraux en Afrique de l’Ouest ». Les « paroles de jeunes » sont extraites de ce document.
– plusieurs études de Loïc Barbedette : « Abraham, ou la jeunesse et ses avenirs » (publiée dans « Éducation en Afrique : alternatives », Sciences de l’homme, 1980), « Itinéraires sociaux de jeunes migrants » (publiée dans « Enfance-jeunesse dans les environnements soudano-sahéliens », cahiers d’étude du milieu et d’aménagement du territoire, ENDA, 1980), « Donner la chance de communiquer » (RFI, 1981), « Quelle radio pour la jeunesse africaine? » (INEP/Marly le Roi, 1983).

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Editorial : Place aux jeunes !
François Doligez, Liora Stührenberg

Selon les prévisions des Nations Unies, en 2015, 23 millions de personnes arrivent chaque année sur le marché du travail en Afrique. En 2030, elles seront 32 millions. La population active africaine devrait ainsi croitre de 300 millions de personnes d’ici 2030. L’arrivée de ces jeunes va augmenter la quantité de travail disponible et ainsi la capacité productive de ces pays. Les niveaux de vie pourront progresser car le nombre de personnes actives par rapport aux bouches à…

Lire PDF
Jeunes ruraux : qui sont-ils et pourquoi s’y intéresser ?
Liora Stührenberg

Si l’intérêt pour les jeunes ruraux n’est pas nouveau, la question du devenir et du potentiel des jeunes en milieu rural suscite aujourd’hui de nombreux écrits et programmes. Pourquoi la jeunesse rurale est-elle devenue un enjeu majeur ? Comment peut-on la définir ? En Afrique subsaharienne, les « jeunes ruraux » sont parfois perçus comme une chance (la force vive dont les pays ont besoin pour développer leurs économies), souvent comme un danger (potentiel de délinquance et d’instabilité)….

Lire PDF
Panorama et lexique
Inter-réseaux

Cet article vise à donner quelques grandes données et définitions sur les jeunes en Afrique subsaharienne, notamment sur les enjeux de l’emploi. Les données présentées ici sont basées sur des estimations, qu’il convient de reprendre avec prudence, tant obtenir des données en Afrique s’avère souvent difficile, en particulier sur le marché du travail. Les informations présentées ici proviennent du rapport 2012 des « Perspectives économiques en Afrique » et de la Division de la population des Nations Unies,…

Lire PDF
Jeunesse rurale africaine : deux regards à 35 ans de distance
Loic Barbedette

Cet article s’appuie sur des témoignages recueillis dans les années 1970 et 2010 en Afrique de l’Ouest et du Centre auprès de la jeunesse rurale. Il permet à la fois d’interroger les invariants de la « problématique jeunes » et de mettre en lumière ce qui a changé en 35 ans. Il faut garder à l’esprit que « les adultes d’aujourd’hui sont les jeunes d’ hier; les jeunes d’aujourd’hui sont les adultes de demain ». Hamidou Ganamé s’exprime…

L’AFOP au Cameroun : un exemple à suivre ?
Pierre-Blaise Ango

Le Cameroun met en œuvre depuis 2008 un processus de rénovation du dispositif de formation professionnelle agropastorale et de pêche qui constitue pour de nombreux acteurs un exemple en la matière dans la région. Comment a-t-il été mis en œuvre ? Quelles sont ses réussites, ses difficultés et ses enseignements pour la région ? Grain de sel : Quand et pourquoi le programme Afop a-t-il été mis en place ? Pierre-Blaise Ango : Le programme d’Appui à la…

Lire PDF
La politique « jeunes » du Nigeria
Atsuko Toda, Dr George Mavrotas

Depuis 4 ans, la création d’emplois et l’aide à la jeunesse sont des piliers centraux de l’Agenda de transformation agricole du gouvernement du Nigeria. Cet article décrit les grandes lignes des initiatives mises en oeuvre dans ce cadre. Pour la majorité des jeunes ruraux, les opportunités d’emploi les plus accessibles se trouvent dans le secteur agricole ou informel (auto-emploi). Étant donné les prix actuels relativement élevés dans le secteur alimentaire, le fort potentiel de croissance des surfaces cultivées…

Lire PDF
The Nigerian Youth Story
Atsuko Toda, Dr George Mavrotas

During the last 4 years, employment creation and youth development have been core pillars of the Transformation Agenda of the Nigerian Federal Government to address the challenges of unemployment and poverty. This article looks at the main policies in favor of the youth in Nigeria. Dr. George Mavrotas (G.Mavrotas@cgiar.org) works at International Food Policy Research Institute. He is Senior Research Fellow in the Development Strategy & Governance Division at IFPRI HQs in Washington DC and is also the…

Lire PDF
La politique d’installation française : acquis et défis
Jérémy Decerle, Terre de Liens

La France a développé depuis les années 1950 une politique visant à accompagner l’installation des jeunes en agriculture. Les deux articles suivants soulignent les acquis et les limites de cette politique. Le premier article est un entretien avec le vice Président des Jeunes Agriculteurs. Le second a été réalisé par l’association Terre de liens. Grain de sel (GDS) : Quelles sont les principales difficultés auxquelles les jeunes agriculteurs sont aujourd’hui confrontés en France ? Jérémy Decerle (JD) :…

Lire PDF
Jeunes et organisations paysannes : l’expérience du Sénégal
El hadji Babacar Samb

Le collège des jeunes du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux est un espace de réflexion, de formation et d’action ouvert aux jeunes au sein de la plateforme nationale des organisations de producteurs du Sénégal. Cet article revient sur les acquis de ce collège, ainsi que sur les défis qu’il doit encore relever. De plus en plus, les jeunes se désintéressent d’une agriculture qui a du mal à « nourrir son homme » pour se…

Lire PDF
Jeunes et accès au crédit : l’expérience du Crédit rural de Guinée
Gilles Goldstein, Lamarana Sadio Diallo

Quelles sont les difficultés des jeunes en termes d’accès au crédit ? Comment les institutions de microfinance peuvent-elles répondre aux besoins des jeunes en milieu rural ? Entretien avec le Directeur général du Crédit rural de Guinée. Gilles Goldstein (GG) : Pouvez-vous présenter en quelques phrases le Crédit rural de Guinée (CRG) ? Lamarana Sadio Diallo (LSD) : La réorganisation bancaire intervenue en décembre 1985 a entraîné la suppression de l’unique Banque nationale de développement agricole du pays….

Lire PDF
Accompagner les jeunes : quel défi pour une organisation paysanne ?
Gérard Andriamandimby, Julie Lecomte

Le réseau SOA à Madagascar a récemment décidé d’accompagner les jeunes agriculteurs pour leur permettre d’être davantage pris en compte dans les politiques publiques. Accompagner les jeunes soulève une série de questionnements sur la définition de l’installation. À Madagascar, les jeunes ruraux sont peu intégrés dans l’élaboration des politiques publiques. Face à ce constat, le réseau SOA a décidé en 2014 de les aider à faire entendre leur voix dans les programmes de développement agricole. Pour cela, SOA…

Lire PDF
Former les jeunes ruraux : les conditions d’une insertion réussie
Fert, IECD

L’IECD et Fert travaillent depuis plusieurs années sur des dispositifs de formation et d’insertion des jeunes en milieu rural. Ils tirent de leurs expériences une série de conditions nécessaires à une insertion réussie des jeunes à la fin de la formation. En milieu rural, l’insertion professionnelle des jeunes passe par un effort de formation agricole. Dans des pays où celle-ci est peu développée, des ONG soutiennent des centres de formation. Ces centres visent à former les jeunes aux…

Lire PDF
Allier formation agricole et formation rurale : l’exemple des Maisons familiales rurales
Benjamin Duriez, Patrick Guès

Dans de nombreuses communautés villageoises, l’agriculture, si elle garde un rôle essentiel, n’est plus le seul secteur d’activité dominant. Comment dans ce contexte envisager la formation des jeunes ruraux ? L’expérience des Maisons familiales rurales témoigne de ces réflexions. Parmi les enfants d’agriculteurs, en Occident et dans les pays en développement et émergents, il y a celles et ceux qui sont passionnés par la vie en zone rurale et qui recherchent la formation et l’accompagnement nécessaires à l’exercice…

Lire PDF
L’agriculture, une réponse au « chômage » des jeunes ruraux ?
Abraham Sarfo, Bio Goura Soulé, Christian Fusillier, Courtney Paisley, Dr. Ibrahima Hathié, Marie Louise Cissé

L’agriculture est à la fois présentée comme une des principales solutions face au défi de l’emploi en Afrique et comme une activité qui ne parvient plus à « attirer » les jeunes. Constitue-t-elle vraiment une réponse au « chômage » des jeunes ? À quelles conditions ? Plusieurs acteurs livrent ici leur point de vue. Grain de sel : Pensez-vous que l’agriculture soit la réponse au défi de l’emploi face aux milliers de jeunes qui vont arriver sur…

Lire PDF
L’agroalimentaire : une opportunité pour l’emploi des jeunes ?
Sara Mercandalli

Le secteur agroalimentaire présente d’énormes opportunités pour la croissance et l’emploi des jeunes en Afrique sub-saharienne à condition de mettre la priorité sur des formations adaptées et des investissements et partenariats inclusifs. La croissance démographique en Afrique subsaharienne et l’urbanisation s’accompagnent de la demande accrue d’une alimentation de la population (cf. graphique), à la fois des capitales et des petites et moyennes villes en plein essor. Cette croissance est à la fois une préoccupation majeure pour les États…

Lire PDF
Quel bilan des politiques en faveur des jeunes ruraux ?
Ben White, Bio Goura Soulé, Christian Fusillier, Dr. Ibrahima Hathié, Marie Louise Cissé

Les pouvoirs publics prennent-ils davantage en compte les jeunes ruraux dans leurs politiques ? Les programmes et dispositifs accompagnant les jeunes ruraux sont-ils pertinents et efficaces ? Comment financer de façon durable de tels dispositifs pour des milliers de jeunes ? Nous avons posé la question à plusieurs acteurs. Grain de Sel (GDS) : La volonté affichée de nombreux gouvernements africains de développer des stratégies en faveur des jeunes s’est-elle traduite par des changements politiques concrets ? Ben…

Lire PDF
Quelle mobilisation collective des jeunes ruraux ?
Liora Stührenberg, Zakaria Kadiri

Les jeunes ruraux se mobilisent-ils collectivement en Afrique ? De quelle manière ? Cet article présente quelques éléments d’analyse et de réflexion sur la mobilisation collective des jeunes ruraux ouest-africains ainsi que sur l’émergence de jeunes leaders en milieu rural au Maroc. Les jeunes ruraux sont particulièrement concernés par les mobilisations collectives. Interrogés sur la raison d’un tel dynamisme, beaucoup d’entre eux estiment avoir « une plus grande compréhension de leur environnement » qui alimente un sentiment de…

Lire PDF
Radicalisme religieux : quel attrait sur les jeunes ?
Hans De Marie Heungoup

Selon Hans De Marie Heungoup, cela fait plusieurs décennies qu’un fondamentalisme religieux se développe dans la région, notamment auprès des jeunes. Plusieurs éléments expliquent ces évolutions. Grain de Sel : L’Afrique de l’Ouest et du Centre connaît-elle une radicalisation religieuse selon vous ? Hans De Marie Heungoup : Oui, principalement autour du bassin du lac Tchad. Avant le développement de Boko Haram, ces évolutions ont déjà donné lieu par le passé à des affrontements mortels, comme ceux de…

Lire PDF
Cahiers Agricultures : un numéro sur les jeunes ruraux au Maghreb
Hichem Amichi, Marcel Kuper, Sami Bouarfa, Zakaria Kadiri

La revue Cahiers Agricultures a consacré son numéro de novembre-décembre 2015 aux « Trajectoires innovantes des jeunes ruraux en agriculture irriguée au Maghreb ». Il apporte de nombreux éléments d’analyse et des éclairages originaux sur la dynamique des jeunes ruraux au Maghreb, qui font écho aux contributions de ce Grain de sel. Le numéro thématique des Cahiers Agricultures a pour objet de renseigner la diversité des trajectoires de jeunes ruraux et d’analyser les nouvelles formes d’agriculture qu’ils impulsent,…

Lire PDF
Poursuivre la lecture
Inter-réseaux

Un cycle d’échange et de réflexions sur les jeunes ruraux Ce numéro de Grain de sel s’inscrit dans le cadre d’un cycle de réflexions et d’échanges animé par Inter-réseaux et qui a impliqué plusieurs membres et partenaires. Il restitue un certain nombre d’éléments de ces réflexions. Nous vous invitons à retrouver sur le site web d’Inter-réseaux d’autres produits de ce cycle thématique consacré aux jeunes ruraux, notamment : un Bulletin de synthèse sur les jeunes ruraux en Afrique…

Lire PDF