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Ceci est un article de la publication "67-70 : Année internationale de l’agriculture familiale : bilan et perspectives", publiée le 17 juillet 2015.

Pourquoi faut-il s’intéresser aux familles en agriculture ?

Hélène Guétat-Bernard/Jean-Michel Sourisseau

Agriculture familialeAnalyse, synthèse

Les analyses sur la famille restent peu assimilées par les acteurs et les politiques du développement agricole. Pourtant, les rapports au sein des membres de la famille jouent un rôle essentiel dans la réussite et les capacités de survie des exploitations familiales.

Au sortir de l’Année internationale de l’agriculture familiale, on peut se réjouir du nombre d’études produites ou remises en lumière, et de recherches mises en œuvre sur les différentes dimensions et contributions de l’agriculture familiale. On pourra toutefois regretter que peu de place ait été accordée à la famille. Surtout, les travaux académiques et les actions de développement restent trop cloisonnés entre les spécialistes des questions de genre et ceux qui ne les prennent pas en compte dans leurs analyses. Or ce sont ces derniers qui sont majoritaires et qui détiennent les places de décision et de meilleure visibilité. Les réflexions et les analyses existent mais elles peinent à être assimilées.

Une vision de l’économie résumée aux échanges marchands. Ce paradoxe nous renvoie à la difficulté de la recherche, mais aussi et surtout des institutions politiques nationales et internationales, à penser l’agriculture autrement que de façon sectorielle et dans une perspective de contribution à la croissance économique via la professionnalisation et la normalisation des rapports de travail en rapport salarial. Dans une telle perspective la famille n’a pas de place, voire constitue un frein à la professionnalisation recherchée.
Par ailleurs la réflexion sur le développement reste fondamentalement technique et économique. Chercheurs et politiques craignent en effet souvent qu’en se saisissant de la famille, ils sortent de leur prérogatives ; entrer dans le domestique et la famille relèverait de la culture, voire de l’intime. Surtout les travaux féministes inquiètent car ils dévoilent et dissèquent les rapports de pouvoir au cœur des constructions sociales.
L’agriculture familiale telle qu’elle s’est façonnée avec la modernisation agricole en France a dépouillé le monde paysan de tous les rites, de toutes les relations sensibles et culturelles qui le liait au Monde et lui donnait un sens (un enchantement). Elle a converti la terre et de plus en plus aujourd’hui la nature et les relations sociales, en valeurs monétarisées et en biens marchands. Cette représentation de la modernité (du chemin à suivre) pèse aujourd’hui dans la réflexion sur le développement des Sud. La modernisation agricole, entendue comme telle, est toujours pensée comme un préalable à la nécessaire transformation structurelle des économies des pays les plus pauvres. La déclinaison en agriculture d’une vision étroite de l’économie résumée aux échanges marchands explique que les politiques et les recherches entre spécialistes de l’économie agricole d’une part et ceux qui travaillent en sociologie de la famille ou en anthropologie des paysanneries d’autre part ne vont plus se croiser facilement.
Préserver le monde domestique des relations marchandes. La distinction majeure qui s’opère avec la modernisation repose sur l’opposition entre activités dites productives et celles dites reproductives (associées à l’ensemble des activités qui permettent la reproduction des membres de la famille et qui s’exercent surtout dans l’espace domestique). Cette représentation de la richesse, liée à l’utilité, valorise le règne de la quantité. La séparation des sphères productives/reproductives et public/privé a pour fonction de préserver le monde domestique des relations marchandes — univers domestique dans lequel les femmes ont été symboliquement enfermées -, tout en le maintenant dans l’univers des relations d’amour, d’affection et finalement de don de soi pour le bien-être de tous.
La distinction des sphères a conduit ainsi à un paradoxe : le maintien de la Maison (en tant que figure symbolique) dans l’univers du don a préservé les échanges en son sein sous la forme d’une ample circulation de générosités nécessaires, le soin, l’attention (en anglais, « care »), construit socialement du côté du féminin. Mais, dans le même temps, la mise à l’écart des relations marchandes — liées à l’intérêt, à l’utilité, la rationalité et à la valorisation de soi — assurait politiquement le maintien des femmes dans la dépendance et l’oubli de soi vis-à-vis du mari qui est aussi symboliquement le père. L’univers familial a par ailleurs été représenté comme un espace social fondé sur des relations de solidarité et d’interdépendance, dans lesquels les relations de violence et de conflits potentiels (intergénérationnel, de genre, entre épouses, etc.) constituent des impensés.
Lier les questions de parenté à l’organisation économique et sociale. Claude Meillassoux, dès 1975 dans le courant d’une anthropologie économique marxiste, a été l’un des rares à proposer une analyse permettant d’articuler les questions de parenté avec celles de l’organisation économique et sociale. Dans les sociétés paysannes, il a expliqué que l’organisation de la famille (dans la diversité de ses possibles organisations) repose sur l’interaction « des rapports de production » — avec la question centrale du rapport à la terre —, et de « reproduction » de la cellule productive. En distinguant le travail productif des hommes et reproductif des femmes, la domination masculine a ainsi « des causes intimes et lointaines ».
Aujourd’hui, la fragilisation des agricultures vivrières depuis 30 ans, en appauvrissant les familles paysannes, fissure ce lien organique entre économie domestique et capitalisme, Meillassoux ayant démontré que le développement du capitalisme reposait sur un sur-travail non reconnu (invisible) des femmes qui assurent la reproduction de l’unité familiale. L’appauvrissement des familles conduit à une mobilité accrue des hommes et de plus en plus des femmes, et à une « dépaysannerie » accélérée des familles rurales : les familles maintiennent des attaches rurales et un lien symbolique à la terre plus ou moins fort mais vivent d’un travail non-agricole et de plus en plus urbain. Cette évolution ouvre la voie à l’extension de l’agriculture de firme, encouragée de plus en plus par les gouvernements, dans le cadre de l’accaparement des terres, et tend à transformer les paysans et paysannes en ouvriers agricoles.
S’intéresser à l’intra-familial, comprendre les dynamiques des rapports sociaux à l’intérieur des familles agricoles, décrypter les principes de la gestion du travail des membres de la famille en agriculture est essentiel pour saisir la réalité et les perspectives de la forme ultra-majoritaire d’agriculture dans le monde.

Un sur-travail familial structurel. Comme l’économiste et sociologue russe Alexander Tchayanov l‘avait si bien compris au début du 20e siècle, la reproduction de la famille (économique et alimentaire) est garantie par un sur-travail familial structurel (essentiellement des femmes et des jeunes) et obéissant à des normes de rémunération échappant aux règles du marché. C’est la force du modèle paysan face à des structures de production rigidifiée par les rapports salariaux. Par ailleurs, la pluriactivité et la mobilité spatiale ont été et restent des traits caractéristiques et explicatifs de l’immense majorité des modes de production et de reproduction des agricultures du monde.
Aujourd’hui, face à l’avancée du modèle de l’agriculture de firme, et face aux fragilités des agricultures familiales, l’enjeu politique est de poursuivre l’analyse des rapports sociaux de genre et de génération au sein des agricultures familiales. Cette réflexion permettra de répondre aux revendications d’égalité fortement exprimées (accès aux ressources productives, de partage des responsabilités) par les femmes et les jeunes, souvent dans des mouvements sociaux qui réfléchissent à des projets politiques qui pensent les liens entre agriculture/territoire et environnement, de projets sociaux de préservation des collectifs, dont les familles agricoles. Au Brésil par exemple, les mouvements de femmes extrêmement dynamiques, disent clairement qu’il ne peut y avoir d’agroécologie sans féminisme, exprimant ainsi l’idée que la construction d’un modèle qui pense autrement les liens agriculture/écologie doit aussi penser le projet politique de l’égalité des droits.
Les faiblesses des agricultures familiales et les risques qui pèsent sur elles renvoient ainsi pour beaucoup aux fragilités de ces rapports inter-individus. Face à la fragilité et souvent pauvreté des familles agricoles (qui renvoient à d’autres facteurs), leur capacité à survivre réside dans la solidité des organisations familiales. Réciproquement, c’est par l’invention de nouveau rapports sociaux que peuvent venir des solutions pour lutter ou mieux gérer la pauvreté monétaire et les inégalités.

Jean-Michel Sourisseau est socio-économiste au Cirad, au sein de l’UMR Acteurs, Ressources et Territoires dans le Développement (ART- Dev). Il travaille sur l’agriculture familiale et a coordonné les travaux du Cirad durant l’Année Internationale de l’Agriculture Familiale (2014).

Hélène Guétat-Bernard est professeure de sociologie à l’ENFA, également socio- économiste et géographe, membre du laboratoire Dynamiques rurales à l’université de Toulouse. Elle travaille sur les questions de genre et développement rural et agricole et co-organise le colloque Care, genre et environnement, en septembre 2015 à Lyon à l’occasion de la COP 21.

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