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Ceci est un article de la publication "63-66 : Agroécologie en Afrique de l’Ouest et du Centre : réalités et perspectives", publiée le 14 septembre 2014.

“Plaidons pour l’agroécologie !”

Laurent Levard est ingénieur agronome, spécialisé en développement agricole. Il travaille depuis 2010 au Gret, principalement sur les questions des politiques agricoles et commerciales, des négociations commerciales internationales et de l’agroécologie.

Dans nombre de régions du monde, l’agriculture fait face à une crise écologique plus ou moins marquée. Les rendements agricoles stagnent ou diminuent. D’anciens systèmes de gestion de la fertilité (agriculture forestière, etc.) ont fréquemment disparu du fait de la pression démographique, sans être remplacés par de nouveaux systèmes. Souvent les réponses de la révolution vertes apparaissent risquées et inadaptées à la situation des paysans, notamment quand le milieu est fragile et instable, ce qui est de plus en plus le cas avec le changement climatique. Les paysans rechignent le plus souvent à s’y engager. Par ailleurs, les impacts négatifs et les limites des solutions de la révolution verte sont multiples : dégradation de la fertilité, érosion et aridification des sols, diminution de la biodiversité, épuisement des ressources non renouvelables, contribution au changement climatique. Là où la révolution verte a été mise en œuvre, les rendements, après une période d’accroissement, tendent souvent à stagner, voire à diminuer.

L’agroécologie apporte des réponses potentielles à cette crise. Elle permet souvent d’améliorer les niveaux de production et leur régularité (notamment là où l’écosystème est fortement dégradé) et peut donc contribuer à améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales.

De fait, de nombreux projets au travers le monde cherchent à promouvoir le développement de pratiques agroécologiques. Cependant, la transition vers des systèmes agroécologiques est loin d’être aisée, même avec la meilleure volonté du monde de la part des promoteurs de l’agroécologie ! En effet :

  • cette transition prend un certain temps, d’autant plus qu’il n’y a jamais de « solution technique miracle » en agroécologie, tant les solutions dépendent des caractéristiques (agro-climatiques et socio-économiques) particulières de chaque parcelle, chaque exploitation et chaque région. Les agriculteurs ont donc besoin d’expérimenter les solutions possibles, de les comparer et de les adapter, sachant que les résultats ne seront pas toujours les mêmes selon les caractéristiques agro-climatiques de l’année et que des effets cumulatifs peuvent apparaître au cours du temps. C’est pourquoi les projets de promotion de l’agroécologie basés sur une approche « verticale » [[Promotion de solutions techniques « clés en main » conçues auparavant en stations de recherche ou dans d’autres régions.]] et sur une technique particulière ont généralement donné peu de résultats ;
  • la renonciation à certains éléments de la révolution verte peut parfois se traduire dans un premier temps par une diminution des volumes de production ;
  • la transition agroécologique représente pour les agriculteurs un investissement (monétaire ou en travail) dont la rentabilité est différée dans le temps (par exemple parfois plusieurs années avant que la fertilité des sols ne soit régénérée) ;
  • les agriculteurs ne sont pas toujours certains de bénéficier des résultats de cet investissement s’ils n’ont pas une sécurité d’accès durable à la terre ;
  • ils peuvent même être certains de ne pas en bénéficier si l’existence de droits collectifs comme la vaine pâture ne leur permet pas de protéger la biomasse qu’ils cherchent à faire croitre ou à laisser au sol ;
  • comme tout processus de changement, cette transition signifie une prise de risque, car les résultats ne sont jamais garantis d’avance. S’ils sont dans une situation de précarité économique et sociale et doivent faire face à des priorités immédiates (notamment l’alimentation de la famille), les familles paysannes prendront difficilement de tels risques. C’est d’ailleurs pour cette raison que, généralement, seule une agriculture sortie de l’extrême précarité est susceptible de s’engager dans la transition agroécologique.

Quant aux grandes exploitations agricoles de type capitaliste, leur intérêt est avant tout de réaliser un maximum de profits et elles chercheront rarement à investir durablement dans les écosystèmes au moyen de pratiques agroécologiques. C’est pourquoi d’ailleurs il faut généralement compter d’abord sur l’agriculture paysanne pour mettre en œuvre la transition agroécologique de l’agriculture, d’autant plus que l’agroécologie repose largement sur des connaissances et des savoir-faire locaux accumulés au cours des siècles par l’agriculture paysanne.

La transition agroécologique de l’agriculture implique donc en premier lieu des politiques agricoles volontaristes qui garantissent aux agricultures paysannes un accès sécurisé et durable aux ressources naturelles (foncier, eau agricole), permettent l’acquisition au besoin d’un minimum de capital de production et promeuvent un environnement socio-économique favorable (prix rémunérateurs et stables, accès au crédit, investissements publics complémentaires). La transition agroécologique de l’agriculture devrait ainsi être conçue comme une composante d’une dynamique de développement plus globale, et il convient, dans le cas de l’agroécologie comme d’une façon plus général dans le champ technique, d’éviter toute approche techniciste qui prétendrait bouleverser les choses à partir d’un simple et seul changement technique.

Dans ce contexte, des mesures spécifiques peuvent contribuer à promouvoir les pratiques agroécologiques, que ce soit dans le cadre de politiques nationales ou de programmes et projets spécifiques :

  • programmes d’accompagnement des agriculteurs, non pas basés sur une approche verticale, mais privilégiant l’identification collective des limitations et besoins d’innovations techniques, la sensibilisation à une pluralité de pratiques agroécologiques, l’appui à l’expérimentation, l’organisation d’échanges entre paysans (d’une région et entre régions) sur les résultats obtenus, la concertation à l’échelle de terroirs permettant l’évolution de certaines règles collectives (droit de vaine pâture, etc.) ;
  • accès facilité au crédit et contribution financière aux investissements qu’impliquent la transition écologique (matériel végétal, animaux, équipements et outils spécifiques) ;
  • programmes de recherche qui répondent aux besoins exprimés par les paysans, pour adapter certaines techniques agroécologiques existantes, résoudre des problèmes techniques particuliers, ou encore produire des références et expliquer certains résultats.

Les évolutions nécessaires en termes de recherche et d’accompagnement des agriculteurs impliquent par ailleurs souvent de véritables ruptures en termes de formation des ingénieurs, techniciens et chercheurs, généralement plus formés à des « approches technicistes » et « verticalistes ».

Par ailleurs, de véritables choix politiques doivent être faits de façon à privilégier durablement l’agroécologie. Il ne s’agit donc pas seulement de « verdir » quelques composantes des politiques agricoles tout en laissant le reste inchangé (et notamment les mesures de promotion des solutions de la révolution verte), mais bien de s’assurer de sa cohérence d’ensemble avec l’objectif agroécologique. Il convient cependant de souligner que, dans bien de nombreux systèmes agricoles où la fertilité des sols est fortement dégradée et où les agriculteurs n’utilisent pas ou très peu d’engrais chimiques, il n’y a pas de contradiction –et il peut même y avoir complémentarité- entre le recours à des solutions agroécologiques et à des engrais chimiques en quantités modérées.

Que ce soit au niveau national ou international, l’agroécologie se heurte aujourd’hui au mirage encore dominant que les techniques de la révolution verte représentent une solution durable pour les pays du Sud.

Dans les pays où la révolution verte a été massivement mise en œuvre, il s’agit de convaincre de l’intérêt d’organiser une transition en douceur, en s’appuyant sur les nombreux exemples de transition à succès.

Dans les pays où la révolution verte n’a été que marginalement mise en œuvre et où les systèmes traditionnels de gestion de la fertilité sont souvent en crise (notamment en Afrique), l’enjeu est de convaincre de la possibilité d’une transition directe vers l’agroécologie du 21ème siècle, sans pas-sage vers la case révolution verte du 20ème siècle.

Un tel plaidoyer n’est pas aisé quand on connait le poids politique des secteurs (entreprises multi-nationales et acteurs nationaux) impliqués dans l’agriculture capitaliste reposant sur les pratiques de la révolution verte, ou encore le poids des lobbys de l’agrochimie et des OGM. Dans ce contexte, il est fondamental de rester vigilants face à des initiatives qui, comme la Climate Smart Alliance, sous des messages de type « développement durable », présentent un con-tenu flou et associent ces mêmes lobbys.

Il importe que les pouvoirs publics et les agences de coopération et les organisations multilatérales s’engagent aux côté des organisations des producteurs, des autres acteurs de la société civile et du monde de la recherche dans une stratégie globale de promotion de la révolution agroécologique.

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