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Ceci est un article de la publication "63-66 : Agroécologie en Afrique de l’Ouest et du Centre : réalités et perspectives", publiée le 17 septembre 2014.

Agroécologie : une diversité de définitions et de visions

Plusieurs acteurs du développement rural exposent dans cet article leur définition de l’agroécologie. Leurs propos témoignent d’une diversité de visions sur les contours du concept d’agroécologie.

Valentin Beauval a été agriculteur en France et consultant pour AVSF, le Cirad, l’Iram, le Gret et le FFEM.
Ibrahima Coulibaly est vice-président du Roppa et président de la CNOP.
Marc Dufumier est ingénieur agronome et enseignant-chercheur français. Il dirige la chaire d’agriculture comparée à AgroParisTech.
Guy Faure est directeur adjoint de l’unité mixte de recherche « Innovation et Développement » au Cirad.
Henri Hocdé a travaillé au Cirad, en particulier en Amérique centrale. Son travail visait notamment à renforcer les capacités d’innovation des agriculteurs familiaux.
Christian Legay est travaille au Burkina Faso pour l’ONG Autre Terre qui contribue au développement de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest.
Anne Legile est chef de projets au sein de la division Agriculture, Développement rural et Biodiversité à l’AFD.
Babacar Samb appuie techniquement le Collège des jeunes du CNCR au Sénégal

GDS : Quelle définition donnez-vous de l’agroécologie ?

Valentin Beauval (VB) : La définition mentionnée par l’Inra me convient très bien : c’es un ensemble disciplinaire alimenté par le croisement des sciences agronomiques (agronomie, zootechnie), de l’écologie appliquée aux agro-écosystèmes et des sciences humaines et sociales (sociologie, économie, géographie) (Tomich et al., 2011). Elle s’adresse à différents niveaux d’organisation, de la parcelle à l’ensemble du système alimentaire. Dans une vision large, l’agroécologie peut être définie comme l’étude intégrative de l’écologie de l’ensemble du système alimentaire, intégrant les dimensions écologiques, économiques et sociales (Francis et al., 2003).

Marc Dufumier (MD) : L’agroécologie, c’est ce que l’agronomie n’aurait jamais dû cesser être. C’est la discipline scientifique qui essaie de rendre intelligible le fonctionnement des agro-écosystèmes — c’est à dire les écosystèmes aménagés par les agriculteurs — dans toute leur complexité : les interactions multiples entre le cycle du carbone, de l’azote, de l’eau, des éléments minéraux, entre les abeilles et les arbres fruitiers, entre les coccinelles et les pucerons, etc. Christian Legay (CL) : L’agroécologie est un ensemble de pratiques agricoles dont l’objectif est d’améliorer l’environnement, ou tout au moins de ne pas lui nuire. Elle est basée sur l’utilisation de ressources locales, le savoir et le savoir-faire locaux.

Anne Legile (AL) : C’est une agriculture durable, qui permet aux agriculteurs de produire et de gagner leur vie tout en respectant l’environnement et en protégeant les ressources naturelles. Je mets l’accent sur l’aspect « production » car certains de nos interlocuteurs en Afrique entendent surtout « écologie » quand on leur parle d’agroécologie et ils l’associent alors à des contraintes ou à un retour en arrière. Or l’agroécologie est une agriculture productive et hautement intensive en connaissances.

Ibrahima Coulibaly (IC) : L’agroécologie, ce sont des connaissances qui ont été accumulées au fil du temps, qui sont nées sur la base de pratiques d’agriculteurs qui ont rencontré des problèmes et qui les ont réglés par des moyens qui leur étaient accessibles, comme le zaï dans le Sahel.

GDS : Il existe de nombreux concepts plus ou moins proches : agriculture biologique, écologiquement intensive, durable… Quelle est la différence entre ces concepts ?

IC : Globalement, tous ces concepts sont proches mais je pense que l’agroécologie est plus pragmatique. Ce sont des paysans dans leurs champs qui trouvent des solutions à des problèmes très concrets. Ce n’est pas une sorte de religion, dont tu te retrouves excommunié si tu ne respectes pas les règles fixées. Si l’agroécologie devient cela, alors c’est un problème d’intellectuels, plus de paysans. Personnellement je suis un peu agacé d’entendre tout le monde parler d’agroécologie, cela devient un peu un coin de commerce, mais on oublie les paysans !

AL : Il est vrai que le concept est un peu fourretout. Certains parlent d’agroécologie seulement parce qu’ils utilisent de la fumure organique. C’est déjà bien mais c’est l’agroécologie « par la petite porte », car pour moi le concept sous-entend tout de même une approche systémique, à l’échelle du territoire.

Guy Faure (GF) : Le terme « intensification écologique » a été promu au sein du Cirad, plus que celui « d’agroécologie », pour insister sur les aspects de production et de revenu tout en affirmant une volonté de développer une agriculture durable qui s’appuie plus sur des processus biologiques. Le terme « agroécologie » est souvent associé à un mouvement social, à une revendication de certains groupes liés à la petite agriculture familiale, à une volonté d’affirmer une identité pour pouvoir bénéficier d’une reconnaissance et d’un appui spécifique. Ce sont deux termes largement similaires dans les pratiques, mais qui ne mettent pas l’accent sur la même chose.

CL : L’agriculture biologique est une agriculture réglementée qui vise la production de produits agricoles destinés au marché bio alors que l’agroécologie est une approche de développement durable de l’agriculture.

MD : L’agroécologie est un idéal, dont l’agriculture biologique est la forme d’agriculture qui se rapproche le plus. Mais ce n’est pas la même chose. Pour des raisons historiques — l’essor de l’agriculture industrielle et des produits chimiques — l’agriculture biologique a d’emblée opposé le chimique au naturel, même si un bocage ou une rizière n’ont rien de naturel : ce sont des écosystèmes extrêmement complexes, qui ont été créés par l’agriculteur. L’agroécologie ne part pas de cette opposition chimique-naturel, elle repose sur la compréhension du fonctionnement des agro-écosystèmes pour chercher à neutraliser — et non éradiquer — les effets ravageurs des herbes concurrentes, des insectes etc. Pour l’agroécologie, un pesticide « naturel » reste un pesticide qui éradique une peste, avec tous les risques que cela suppose : prolifération d’espèces résistantes, déséquilibres écologiques, etc.

GDS : Les systèmes de semis sous couvert végétal (SCV) entrent-ils dans l’agroécologie ?

AL : Pendant longtemps l’AFD a associé le terme d’agroécologie à une technique particulière d’agriculture de conservation que sont les SCV, même si on menait parallèlement des actions d’appui à l’agroforesterie, d’intégration agriculture-élevage, etc. Aujourd’hui, nous avons une approche plus large de l’agroécologie, dont les SCV ne sont qu’une composante.

VB : Le Cirad et l’AFD ont utilisé le terme « agroécologie » pour désigner une technique particulière, les SCV qui sont une forme d’agriculture de conservation des sols reposant sur des bases agronomiques intéressantes mais nécessitant souvent beaucoup d’intrants chimiques. Ces intrants chimiques ont pu avoir des impacts négatifs sur la qualité des eaux ou la santé humaine. Ainsi, dans des expériences de SCV conduites à Madagascar, des pesticides interdits en Europe (et figurant sur la liste à proscrire de la convention de Rotterdam) étaient utilisés par des agriculteurs familiaux sans aucune protection !

GDS : L’agroécologie exclut-elle tout recours à des intrants chimiques ?

VB : Non mais elle cherche à en réduire l’usage à chaque fois que c’est possible, en éliminant en premier lieu ceux qui ont des effets néfastes sur l’environnement ou la santé humaine. Pour favoriser l’autonomie des familles paysannes, il est également à mon sens souhaitable de réduire la dépendance économique vis-à-vis de tous les intrants externes (dont certains coûteux intrants promus dans certaines formes d’agriculture biologique).

CL : Les intrants chimiques sont à proscrire en agroécologie. La nature est généreuse et permet de trouver des solutions efficaces à tout problème : piment, cendres, ail ou huile de neem contre les insectes ; compost, utilisation d’arbres et de plantes fertilisantes ou association agriculture-élevage pour conserver la fertilité des sols.

Babacar Samb (BS) : Tu te pénalises si tu n’utilises pas de produits chimiques alors que d’autres – avec qui tu es en concurrence — en utilisent. Je pense qu’il faut en utiliser, mais de manière modérée et en les combinant avec les méthodes de lutte biologique contre les ravageurs et d’enrichissement des sols comme la fumure organique ou la régénération naturelle assistée.

IC : Aller vers l’agroécologie est un processus qui nécessite d’accompagner ceux qui sont piégés dans l’agriculture chimique. Imaginez un paysan en agriculture conventionnelle qui décide de se passer de produits chimiques. Il ne peut pas arrêter seul du jour au lendemain d’utiliser ces intrants, il a besoin d’être accompagné et d’avoir accès à des produits qui vont lui permettre, par exemple, de se protéger contre les nuisibles en cas d’attaque.

GDS : L’agriculture familiale est-elle la seule forme d’agriculture pouvant mettre en oeuvre des pratiques agroécologiques ?

MD : Une agriculture inspirée de l’agroécologie joue sur la diversité des rotations, des assolements, des cultures associées, s’appuie sur l’agroforesterie, les diguettes filtrantes en courbe de niveau, etc. : elle ne peut être qu’une agriculture artisanale, paysanne, opposée à l’agriculture industrielle. En France, de grands groupes coopératifs pratiquant une agriculture industrielle tentent de récupérer le terme d’agroécologie, comme Terrena ou Maïs-Adour. Mais je ne pense pas que ces tentatives de récupération, qui peuvent séduire dans un premier temps, soient promises à un grand avenir.

AL : Beaucoup de gens aimeraient faire croire que l’agriculture de firme ne peut pas être agroécologique mais c’est peut-être plus facile pour ces agriculteurs car ils disposent de grandes surfaces et ont plus facilement accès aux connaissances, au crédit etc. La société cotonnière camerounaise par exemple envisage d’appliquer les principes de l’agroécologie (culture du coton en courbes de niveau, SCV, arbres en bordure…) sur des centaines voire des milliers d’hectares. Mais cela dépend bien sûr de la définition que l’on donne de l’agroécologie ; selon certains, l’agroécologie ne peut pas être dissociée de l’agriculture familiale.

GF : Oui, si on considère la dimension technique de l’agroécologie, on pourrait très bien avoir des systèmes d’agroécologie développés par d’autres types d’agricultures, même si je n’ai pas d’exemples concrets en tête. La limite quand même, c’est que l’agroécologie est de l’adaptation aux conditions locales afin de valoriser au maximum les processus biologiques et qu’elle s’oppose donc à la standardisation des pratiques qui est une nécessité pour une agriculture industrielle.

Henri Hocdé : S’il s’agit de mettre en oeuvre des pratiques de production agroécologiques, l’agriculture dite de firme peut le faire. J’ai en tête un exemple chilien qui m’a récemment marqué. Une entreprise agro-exportatrice s’est lancée dans la production sur plusieurs milliers d’hectares de myrtille agroécologique pour la placer sur le marché nord-américain. Éminemment rentable, l’opération lui permettait d’acheter de nouvelles terres qui se convertissaient en parcelles de myrtille biologique. Ce faisant, tout en étant cultivée selon les principes de l’agroécologie, elles perdaient en diversité. Au Sud Nicaragua, des investisseurs étrangers et nationaux achètent des territoires en bordure du Pacifique, clôturent tout et remettent en place la forêt qui avait été petit à petit défrichée par les paysans qui pratiquaient une agriculture itinérante sur brûlis. Ils obtiennent des fonds internationaux, se présentent comme agroécologiques, préservant la forêt, participant à la réduction des gaz à effets de serre et appuyant les communautés insérées dans ces territoires. On peut avoir deux situations très différentes revendiquant le même nom : des entreprises qui, pourvu qu’elles soient rentables, se lancent dans une agriculture de type agroécologique, faisant appel à des ouvriers agricoles. Ou alors des dynamiques paysannes, ancrées dans leur territoire.

IC : Pour moi l’agroécologie est d’abord une question personnelle et humaine : c’est faire le choix de pratiques qui vont aider les générations à venir. Je ne pense pas que l’agrobusiness soit dans cette vision là de l’agriculture.

BS : La notion de durabilité et de respect de la terre est clé pour l’agriculture familiale. En ce sens, agriculture familiale et agroécologie sont intimement liées. Malheureusement, un grand nombre d’agriculteurs familiaux se trouvent aujourd’hui face au défi de produire le plus possible et le plus rapidement possible. Ce qui les conduit pour certains à abandonner en quelque sorte cette notion de durabilité pour se tourner vers une agriculture productiviste. FENOP Infos n°19

Et au Brésil ?

GDS : Quelle définition les acteurs impliqués dans l’agroécologie au Brésil donnent-ils de ce concept ?
Emmanuel Baye (coordinateur de l’association Agronomes et vétérinaires sans frontières au Brésil) : Les organismes agissant au Brésil pour promouvoir l’agroécologie font, sur le plan scientifique, référence à Altiéri et Gliessman. Selon ces enseignants chercheurs, il s’agit d’une science résultant de la fusion de deux disciplines scientifiques, l’agronomie et l’écologie mais il s’agit également d’un ensemble de pratiques. Deux autres points caractérisent l’agroécologie au Brésil : (1) les aspects sociaux sont intégrés dans une perspective d’équité et de soutien des agricultures familiales et (2) une meilleure valorisation des produits est systématiquement recherchée via la transformation artisanale et la construction de circuits courts et solidaires.

GDS : Un lien entre agroécologie et agriculture familiale est-il clairement revendiqué ?
EB : Oui, au Brésil l’agroécologie s’inscrit dans un mouvement de défense et de promotion de la petite agriculture familiale et paysanne. Ces deux dernières décennies, l’évolution et le développement des pratiques agroécologiques démontrent qu’elles permettent de renforcer l’efficience, la viabilité et la résilience de ces formes de production. C’est d’ailleurs exclusivement dans le contexte de la petite agriculture familiale que l’ensemble des références aujourd’hui divulguées se sont construites. La situation est très voisine dans d’autres pays d’Amérique du Sud et les organismes développant l’agroécologie ne dissocient pas ce concept de leur combat en faveur des agricultures familiales. Par contre, dans les régions de ces pays où domine le modèle agro-exportateur conventionnel, nombre d’entreprises agricoles sont hermétiques aux principes agroécologiques définis par Gliessman et Altiéri.

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